Comment l’intelligence artificielle impacte-elle l’orientation post-bac ?
Comment choisir son cursus, quand l’intelligence artificielle transforme profondément et très rapidement le marché du travail ? Les compétences de 2024 seront-elles toujours utiles et nécessaires en 2027 ou 2030 ?
L’intelligence artificielle, une étape supplémentaire dans la transformation du marché du travail
Certains veulent y voir une véritable révolution, comparable aux révolutions industrielles. D’autres en revanche estiment que l’intelligence artificielle et le Machine Learning ne représentent qu’une évolution supplémentaire s’inscrivant dans cette transformation numérique des entreprises. Toujours est-il que l’IA suscite de nombreuses questions tant auprès des entreprises, qui anticipent les défis de demain, qu’auprès des étudiants, ambitieux de choisir une orientation post-bac capable de répondre aux besoins de demain. Dans tous les cas, il ne faut pas minimiser l’impact de l’IA générative sur la transformation (ou l’accélération de cette transformation) des acteurs économiques et donc du marché du travail.
Pour le comprendre, on peut se référer aux innombrables études, qui ont été réalisées sur le sujet. Ainsi, au printemps 2023, la banque Goldman Sachs publiait un rapport, qui s’attachait à analyser les conséquences de l’émergence des technologies liées au Natural Language Processing. La capacité pour les algorithmes de comprendre, produire et utiliser le langage humain devrait ainsi conduire à une augmentation du PIB de … 7 %.
L’intelligence artificielle serait alors un formidable créateur d’activités et donc d’emplois. Cependant, la même étude soulignait que la progression phénoménale de l’IA générative, à la suite de ChatGPT, pourrait conduire à la disparition de 25 % du travail réalisé aujourd’hui. L’automatisation constituerait alors un obstacle majeur pour favoriser le travail des étudiantes et étudiants d’aujourd’hui.
On comprend aisément, que ces études, en apparence contradictoires, soulèvent les grandes questions qui doivent participer au marché de l’emploi de demain.
Quels sont les métiers les plus prometteurs en termes d’opportunités pour les décennies à venir ?
Pour les étudiantes et les étudiants, se concentrant sur leur choix d’orientation post-bac, ces questionnements apparaissent prépondérants. Choisir de s’inscrire en BTS MCO (Management Commercial Opérationnel) ou NDRC (Négociation et Digitalisation de la Relation Client) , choisir d’obtenir un Bachelor Chef de Projet Digital ou un mastère d’Expert doit, pour les jeunes générations, satisfaire à de multiples critères.
L’un de ceux-ci réside dans les opportunités, qui pourront naitre de l’obtention du diplôme visé. Un étudiant commençant aujourd’hui un cursus devant le conduire à un BAC + 5 comme un mastère Digital Marketing disposera-t-il des opportunités suffisantes pour envisager un parcours professionnel ambitieux ? Il est difficile de répondre à ces questions, même si tous les spécialistes s’accordent pour dire que les nouveaux métiers sont appelés à se multiplier, notamment sous l’effet de cette généralisation des solutions offertes par l’IA générative.
Si chaque secteur, chaque profession se distingue par ses spécificités et ses contraintes propres, on peut néanmoins tirer quelques enseignements généraux sur le marché de l’emploi de demain. Ainsi, le Forum économique mondial a identifié, en 2023, 3 axes majeurs liés à cette transformation du monde du travail :
- Les métiers les plus impactés par ces transformations sont tous en lien avec ces outils innovants,
- L’agriculture, l’éducation, les métiers du soin et du service sont des secteurs appelés à se développer considérablement ces prochaines années,
- L’administration (publique et au sein des entreprises), l’Industrie, la distribution et les médias sont appelés à décliner en termes d’opportunités professionnelles.
Quelles études privilégier dans le domaine du numérique et de l’informatique ?
Dans le domaine du développement Web comme dans celui du marketing digital, et plus généralement comme dans tout secteur d’activité, l’IA générative a rendu possible l’automatisation de certaines tâches complexes, qui ne pouvaient, jusqu’ici, n’être réalisées que par des êtres humains. Une étude du cabinet américain McKinsey a ainsi évalué que la moitié des heures travaillées dans le monde aujourd’hui pourrait être automatisée d’ici 2045.
Quel avenir si la moitié des heures travaillées sont automatisables ?
La même étude souligne que la moitié des emplois ne disparaitra pas, puisque si 60 % des métiers actuels seront impactés, seuls 5 % des emplois sont appelés à disparaître. Lesquels ? Et quels seront les impacts de cette inéluctable évolution ? C’est cette question, qui doit concentrer les étudiantes et les étudiants lorsqu’ils décident d’étudier dans le domaine de l’informatique et / ou du numérique.
L’IA générative a et aura toujours besoin des lignes de conduite pour poursuivre les progrès en matière d’automatisation des tâches. En d’autres termes, les professionnels du numérique, dans tous ses aspects, pourront, avec le temps gagné, se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Comment choisir ses études pour se préparer à un marché du travail transformé par l’Intelligence artificielle ?
L’IA générative et la transformation, qu’elle a engendrée, ne change pas la nature du choix de l’orientation pour les étudiantes et les étudiants. Il s’agit toujours de concilier ses aspirations personnelles avec les opportunités professionnelles de tel ou tel secteur d’activité. En revanche, elle introduit une nouvelle dimension, en faisant de la capacité à évoluer (tout au long de sa vie professionnelle) un des fondements pour un parcours professionnel réussi.
Pour le Forum économique mondial, ce sont 44 % des compétences qui vont être profondément bouleversées dans les 5 prochaines années, c’est-à-dire le temps d’un cursus pour un étudiant souhaitant obtenir un mastère. Est-ce à dire, que les compétences acquises en 1èe ou en 2ème année seront déjà dépassés, quand l’étudiant devra s’insérer sur le marché de l’emploi.
Étudier le marketing digital, la relation client ou le développement Web doit donc désormais s’appuyer sur une compétence devenue essentielle : la capacité à s’auto former et à rester toujours à la pointe des informations. Car comme le rappelle l’OCDE, si les compétences ont actuellement une durée de vie estimée entre 12 et 18 mois, cette dernière devrait passer sous la barre des douze mois en … 2025.
Ce changement de paradigme dans l’organisation même des études implique que les étudiants soient autant concentrés sur les connaissances à acquérir que sur l’évolution du quotidien des entreprises. Cette lutte incessante contre l’obsolescence des compétences offre un atout incontestable aux études, privilégiant la mise en situation des étudiantes et des étudiants, afin qu’ils puissent s’adapter en temps réel à ces transformation. Un constat, qui rend alors les études en alternance plus séduisantes et attractives…
