Étudier dans la Cybersécurité, une opportunité encore trop peu prise en compte !

Pourquoi la cybersécurité est devenue un enjeu problématique pour les entreprises ?

Si les deux dernières années de crise sanitaire du coronavirus ont profondément stimulé la transformation numérique des entreprises en multipliant naturellement les besoins, elles ont également souligné la nécessité pour ces dernières de renforcer leur stratégie en matière de défense informatique.

En effet, les cyber attaques et autres intrusions malveillantes se sont elles-aussi multipliées, ciblant désormais les grandes entreprises comme les TPE – PME. L’avènement de l’Intelligence artificielle (IA), du Machine Learning et du Big Data ont, en partie contribué, à cette progression fulgurante des attaques sur la Toile, puisqu’une des principales richesses des entreprises aujourd’hui est à portée de main des hackers et autres délinquants 2.0 : les données.

Aussi, les entreprises ont besoin de se doter d’une Cybersécurité efficace et efficiente, mais aussi surtout capable de s’adapter aux innovations sans cesse renouvelées de ces criminels d’un nouveau genre. Cela explique la très forte hausse des offres d’emploi dans ce secteur d’activité, une hausse pour laquelle il n’existe pas assez de profils compatibles. Le constat est partagé par tous les observateurs de l’écosystème du numérique : il manque de spécialistes de la Cybersécurité.

Devenir un expert de la Cybersécurité, une opportunité professionnelle et une réponse à un enjeu d’intérêt général

Ce constat est confirmé par l’étude réalisée pour l’entreprise de sécurité informatique Trellix par le cabinet de conseil Vanson Bourne à l’échelle mondiale.  La pénurie de talents dans la Cybersécurité est déjà une réalité.

En France, plus de 8 professionnels sur 10 (83 %) soulignent même que ce manque de spécialistes de la sécurité informatique pénalise les entreprises dans leur stratégie de protection des données notamment. Aussi essentielle soit-elle, la cybersécurité souffre également d’un déficit de promotion et de valorisation. Ainsi, près de 4 professionnels sur 10 (38%) regrettent le manque de « reconnaissance et de gratitude » pour le travail accompli.

C’est un paradoxe, qui n’est pas uniquement lié à la France mais se retrouve dans la majeure partie des pays occidentaux. D’un côté, la cybersécurité constitue une opportunité professionnelle pour les étudiantes et les étudiants mais aussi pour les salariés en quête d’une reconversion professionnelle. Cette opportunité se double d’un grand intérêt porté par les entreprises elles-mêmes.

Les projets de développement sont tous aujourd’hui intimement liés à une sécurité des réseaux et des infrastructures. D’un autre côté, face à ces atouts incontestables que représente la Cybersécurité, les spécialistes du secteur regrettent le manque de valorisation de la filière, en soulignant que les étudiantes et étudiant s ne sont pas assez informés des multiples métiers que représente cette sécurité informatique.

Un diplôme pour répondre aux besoins ou une formation continue pour s’adapter en temps réel ?

Le mastère de Cybersécurité, obtenu à l’issue d’un cursus au sein de l’institut F2I, fait partie des voies de formation pour les étudiantes et les étudiants se destinant à une carrière dans ce domaine. En revanche, ce diplôme reconnu comme étant de niveau BAC + 5 ainsi que les autres titres délivrés ne suffisent pas à garantir un nombre suffisant de candidats pour pouvoir satisfaire à toutes les demandes.

Si la majorité des professionnels actuels de la Cybersécurité ont suivi des études supérieures (84 %), ces mêmes experts de la sécurité des réseaux et des infrastructures reconnaissent que l’obtention d’un diplôme ne peut pas, dans ce domaine, représenter la seule exigence. Plus d’un professionnel sur deux (56 %) estime ainsi, que la formation continue peut être privilégiée par rapport à la délivrance d’un titre et/ou d’un diplôme.

Cet accent mis sur la formation professionnelle continue tend également à compenser la pénurie de talents, l’idéal étant selon ces professionnels d’associer formation initiale et formation continue. 95 % de ces  experts de la Cybersécurité suggèrent de privilégier les stages longs en entreprise ou encore les études en alternance pour permettre à des profils d’autres domaines de spécialisation de s’immerger dans l’univers de la Cybersécurité.

Quelles qualités pour se lancer dans des études ou dans la vie active dans le domaine de la Cybersécurité ?

Formation professionnelle continue ou formation initiale, l’objectif pour les entreprises aujourd’hui restent d’attirer des candidats et candidates, qui pourront satisfaire à une explosion des demandes de recrutement en la matière.

Bien que la tendance soit d’élargir le spectre des profils recherchés et ainsi de faire de la Cybersécurité, un domaine prioritaire pour les reconversions professionnelles notamment, tous s’accordent à souligner que travailler dans ce domaine suppose 3 prérequis nécessaires :

• Des connaissances techniques liées au développement Web et à la programmation,
• Une appréhension globale de l’écosystème du numérique, en s’attachant à identifier les besoins de tous les utilisateurs,
• La capacité à se former en permanence pour pouvoir répondre aux innovations des hackers et autres criminels 2.0

Sans surprise, ces constats trouvent une légitimation lorsque l’on interroge les acteurs de la Cybersécurité actuellement en poste. Pour plus d’un professionnel sur deux (51 %), leur métier leur apparait attrayant car il est jugé « (51%), soit 1 Français sur 2, déclarent travailler dans le domaine de la cybersécurité parce qu’il est « progressif et évolutif » et qu’il permet d’ « explorer des sujets stimulants ».

Il reste donc désormais aux entreprises mais aussi aux pouvoirs publics d’informer et de communiquer sur la richesse des carrières permises dans le domaine de la Cybersécurité.

Attirer les étudiants à s’engager dans la voie d’études supérieures dans le domaine de la Cybersécurité

Le marché de la sécurité IT est appelé à connaître de fortes tensions dans les années à venir, et les efforts pour promouvoir la diversité des carrières envisageables en ce domaine apparaissent nécessaires pour attirer un nombre croissant d’étudiants.

Pour les autorités publiques mais aussi pour les entreprises, la priorité consiste à souligner les fonctions intéressantes, promises par la Cybersécurité (selon 92 % des professionnels interrogés) mais aussi « l’aspect constructif et porteur de sens » de ces métiers (92 %).

Cette ambition d’une communication plus importante devrait inciter les jeunes à orienter leurs études supérieures vers des cursus dédiés à cet univers, tout en permettant aux salariés en reconversion professionnelle d’envisager plus aisément une nouvelle carrière dans la Cybersécurité.

En cherchant à diversifier les profils des futurs experts de la Cybersécurité, on entend enfin attirer plus de femmes dans le secteur. En effet, alors que ces métiers de la sécurité IT offrent assez de diversité pour atteindre la parité homme – femme, seuls 29 % des professionnels sont des professionnelles. Des progrès restent donc à accomplir en la matière, même si la France figure parmi les bons élèves sur le sujet, puisque la féminisation de ces fonctions n’est que de 5 % au Royaume-Uni et de 7 % en Allemagne.