Les études supérieures pour espérer un salaire plus élevé ?
Le salaire espéré fait souvent partie des critères participant au choix d’orientation post-bac. Comment les études supérieures influent sur la (future) rémunération des étudiants actuels ? Quelles sont les spécialités à privilégier notamment dans le secteur du numérique et de l’informatique ? Quel niveau de diplôme faut-il obtenir ? Le salaire reste-t-il un critère prépondérant dans le choix des jeunes générations ? Autant de questions auxquelles l’Institut F2I essaie de répondre
Les études informatiques pour concrétiser un avenir professionnel ambitieux !
Quel que soit le domaine du parcours dans l’enseignement supérieur choisi, les étudiantes et étudiants s’appuient sur de multiples critères pour choisir leur orientation post-bac. Au-delà de leurs propres aspirations et de leurs compétences, les lycéens et étudiants s’interrogent ainsi sur la pertinence de tel ou tel cursus pour trouver un emploi et construire un projet professionnel ambitieux. Les opportunités d’emplois sont aussi importantes que les conditions de travail et le niveau de rémunération, auquel un jeune diplômé pourra prétendre à la sortie de ses études initiales. Cela se vérifie aussi bien pour les études médicales ou scientifiques qu’informatiques et numériques.
La rémunération, toujours un critère pour choisir son futur emploi ?
Pour autant, les jeunes générations n’ont plus les mêmes exigences vis-à-vis de leur futur employeur que leurs aînés. Bien naturellement, le niveau de rémunération reste un critère d’importance, mais bien d’autres aspects ont pris une place plus importante qu’autrefois. La « quête de sens » apparait ainsi comme prépondérant quand on interroge les étudiants d’aujourd’hui, comme le révèle une étude IPSOS conduite en 2021 pour le baromètre des Grandes Ecoles : 6 jeunes sur 10 se disent « prêts à prendre un poste plus précaire pour un emploi porteur de sens ». On retrouve dans ces intérêts des jeunes générations tout ce qui concerne la transition écologique. Plus de deux jeunes sur 3 (69 %) sont prêts à changer de métier pour un emploi écologiquement utile (Source étude Harris Interactive – mars 2022). Dans ces conditions, le niveau de rémunération souhaité par les étudiantes et les étudiants apparaît être moins décisif, même si il reste toujours parmi les priorités des futurs actifs.
Choisir des études informatiques, s’engager vers des métiers en tension !
Toujours par rapport à cette problématique des rémunérations, les étudiants engagés dans des cursus informatiques et / ou numériques sont en outre pleinement impactés par les tensions existantes sur le marché du travail. C’est ce qu’explique Pierre-Olivier Ruchenstain, rapporteur du rapport Métiers en Tension, élaboré sous l’égide du Conseil économique social et environnemental (CESE) : « Je dirai que l’ensemble des métiers sont aujourd’hui en tension. Selon les chiffres livrés par la Dares, avant la crise sanitaire, quatre métiers sur dix l’étaient. Nous en sommes désormais à six métiers sur dix, soit une majorité. » Ces tensions ont des conséquences sur le marché de l’emploi, avec une hausse des niveaux de rémunération de certains spécialistes, notamment dans les secteurs dits d’avenir ou porteurs. Les métiers du Web en font incontestablement partie. Et les étudiants en ont pleinement conscience d’autant plus que la tendance devrait persister sous l’effet de 3 raisons majeures :
- La transformation numérique, qui induit de nouveaux modèles économiques et exige de nouvelles compétences,
- La transition écologique, qui conduira inéluctablement à une nouvelle économie,
- Le vieillissement de la population, qui confère encore davantage de responsabilités aux étudiantes et étudiants d’aujourd’hui.
Les jeunes générations peuvent donc se montrer plus exigeants en matière de conditions de travail, de quête de sens dans leur activité professionnelle, sans pour autant renoncer à négocier une revalorisation de leur niveau de rémunération. Ils sont en position de force face à des acteurs économiques, qui ressentent un besoin pressant de compétences. C’est d’autant plus vrai dans le secteur du Digital, que ce dernier participe grandement à l’évolution vers le monde de demain. Encore faut-il choisir le bon cursus, et ainsi satisfaire à ces nouvelles exigences.
Quelle rémunération obtenir en fonction de la spécialisation de son cursus ?
Choisir son orientation post-bac en fonction du salaire souhaité après l’obtention de son diplôme est donc naturel pour les étudiants. Mais vouloir devenir un spécialiste du numérique ou un expert de l’informatique doit également conduire à choisir sa spécialisation. Ce choix sera prépondérant pour l’insertion professionnel des jeunes diplômés. Quelles sont les spécialisations les plus prometteuses en ce qui concerne les études informatiques et numériques ?
Tous les spécialistes s’accordent à souligner que les développeurs, les experts en Data Science, les concepteurs d’algorithmes et les professionnels de la Cybersécurité restent les professions les plus en tension. Le nombre de candidats formés est insuffisant face à l’explosion de la demande mais aussi et surtout face à toutes les perspectives d’évolution qui sont faites. Cependant, si 4 domaines d’expertise se dégagent des grandes tendances pour les années à venir (Développement Web, Intelligence artificielle, Data Science et Cybersécurité), toutes les autres fonctions peuvent également connaître un pic de la recherche de compétences spécifiques. Ainsi, dans le Webmarketing, le Trafic Manager (chargé d’acquisition de trafic) figure parmi les métiers du Web les plus en tension.
Il appartient alors aux candidats de justifier d’une opérationnalité et d’une employabilité optimale pour pouvoir satisfaire à toutes les exigences de ces acteurs économiques. Une autre question se pose alors aux étudiants : quel niveau de diplôme faut-il atteindre pour optimiser encore sa future rémunération ?
Quel salaire envisageable en fonction du niveau du diplôme ?
Les étudiants peuvent, après leur choix originel d’orientation post-bac, décider de poursuivre leurs études supérieures après l’obtention du diplôme qui constituait leur premier choix. Ainsi, un étudiant inscrit en Bachelor Responsable du Développement Commercial pourra décider d’obtenir un titre RNCP reconnu de niveau BAC + 5 en s’inscrivant en mastère Digital Marketing. En d’autres termes, le niveau du diplôme obtenu a-t-il un impact considérable sur le niveau de rémunération proposé par les employeurs.
Certes, les entreprises ciblent des compétences spécifiques, mais dans quelle mesure les diplômes assurent-ils un avenir professionnel plus prometteur aux étudiants ? C’est notamment à cette question que tente de répondre « L’Enquête Génération » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq). La dernière édition, publiée en 2022, se consacrait à la génération 2017 en analysant la situation de tous les jeunes sortis du système de formation au cours de cette année. Cette étude d’envergure (pas moins de 25.000 personnes ont été interrogées) soulignait que si 78 % des jeunes étudiés étaient bacheliers, près d’un sur deux (47 %) avait obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur.
On peut alors souligner l’importance du diplôme pour s’insérer sur le marché du travail. Seuls 28 % des bacheliers ont signé un CDI dans les 3 ans après leur sortie de formation, alors qu’ils sont 1 sur 3 (33 %) pour les titulaires d’un BAC + 2. Un diplômé BAC + 5 sur deux signe un tel contrat dans les 3 ans. Cela démontre la pertinence de ces cursus ambitieux, qui garantissent une meilleure insertion professionnelle. Enfin, l’étude répond à la question intéressant tous les étudiants : « Un jeune diplômé d’un master gagne près du double par rapport à un jeune sans diplôme. » Ainsi, le salaire net médian des BAC+5 a été estimé à 2415 € pour les hommes et 2065 € pour les femmes. Le même calcul a établi le salaire net médian des non-diplômés à 1300 € (hommes) et 1200 € (femmes).
Le niveau de diplôme reste donc toujours un facteur déterminant s’agissant de la négociation salariale.
L’expérience professionnelle, une lacune pour les étudiants fraichement diplômés ?
Enfin, si les entreprises ciblent en priorité des profils immédiatement opérationnels, les jeunes diplômés ne peuvent pas traditionnellement justifier d’une expérience professionnelle significative. Traditionnellement, car cette situation évolue ces dernières années, notamment avec la montée en puissance des études en alternance. De plus en plus de jeunes préparant un BAC + 3 ou un BAC +5 décident de financer leurs études par le biais de ces études en alternance. Cela leur garantit une expérience professionnelle en lien avec leur cursus, et donc un atout quand il s’agit d’entrer sur le marché du travail.
C’est ce que confirme une note du Service d’information et d’études statistiques (Sies) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Si la note confirme une meilleure insertion des alternants par rapport aux étudiants ayant suivi la voie conventionnelle, elle souligne également que les emplois décrochés par les anciens alternants sont «en moyenne plus stables, plus qualifiés et plus rémunérateurs»,