La quête de sens, une préoccupation pour les études supérieures ?
Au-delà des critères traditionnels présidant au choix d’orientation de chacun, les jeunes générations privilégient désormais les « métiers qui ont un sens ». Quel sens ? Quelles conséquences de cette quête nouvelle ? L’Institut F2i tente de répondre à ces questions.
De la « Grande démission » aux « Bullshits Jobs », quelles études pour quelle activité professionnelle ?
C’est un sujet récurrent depuis plusieurs années : les jeunes générations veulent trouver plus de sens dans leur activité professionnelle. Pour preuve, les études de la socio économiste Coralie Perezont montre, que ces jeunes quittent volontairement leur emploi quand ils ne lui trouvent pas de sens, que quand ils estiment être mal payés.
Le débat est d’autant plus important à l’heure, où on évoque le phénomène de la Grande démission (une part importante des salariés quitte leur emploi actuel) ou encore des Bullshits Jobs, des emplois jugés sans utilité et souvent mieux rémunérés que la moyenne. Encore faut-il s’accorder sur ce que ces jeunes générations entendent par « sens du travail ». Chacune et chacun a sa propre définition en la matière même si dans son ouvrage, « Redonner du Sens au Travail », Coralie Perezont identifie 3 dimensions caractéristiques de cette notion :
- Le sentiment d’utilité sociale,
- La cohérence éthique qui va donc varier d’un étudiant à un autre en fonction de ses engagements, de ses principes,
- La capacité de développement : l’épanouissement est au cœur des ambitions des générations arrivant sur le marché du travail aujourd’hui. Cela passe naturellement par la capacité à évoluer au cours de sa carrière professionnelle.
Le choix des études supérieures, la garantie de retrouver du « sens au travail »
C’est notamment sur cette capacité de développement, que les jeunes basent leur orientation post-bac. Pour celles et ceux souhaitant travailler dans l’informatique et / ou le numérique, ils vont privilégier les cursus leur offrant la possibilité d’une carrière prometteuse. On pense naturellement et immédiatement aux opportunités déjà révélées et celles à venir de l’intelligence artificielle. Cela peut conduire les étudiants à s’inscrire dans un cursus devant les conduire à l’obtention du mastère Data Engineer. Mais un étudiant en Bachelor Chef de Projet Digital peut, lui aussi, compter sur l’évolution de ce nouveau métier et des nouveaux défis qui se poseront alors à lui. Vouloir répondre à cette quête d’un sens au travail ne s’évalue donc pas en fonction du choix de la spécialité (développement Web, marketing numérique, …), ni même en fonction du niveau de diplôme visé (BAC +2, BAC +4, …). Il va s’évaluer sur des aspects plus intimes et personnels.
Suivre ses aspirations et ses envies, le levier le plus pertinent pour une carrière professionnelle épanouie
C’est une lapalissade que d’inviter les futurs étudiants à suivre leurs propres envies et de nourrir leurs propres ambitions. En revanche, trouver du sens au travail repose presque toujours sur l’ambition d’être utile (aux autres, à son entreprise, …). Le secteur du numérique constitue le domaine, dans lequel cette utilité peut le mieux s’affirmer et se développer. N’est-ce pas à partir des innovations techniques et technologiques, que s’imagine et se bâtit le monde de demain. Participer à cette construction d’un nouveau monde représente une utilité incontestable, utilité accessible à celles et ceux choisissant des études supérieures en informatique et / ou dans le numérique. Ainsi, une étude de 2023 souligne que les « 16-25 ans » sont davantage préoccupés par leur insertion professionnelle (61 %) que par leur réussite scolaire (55 %). En d’autres termes, c’est bien leur entrée sur le marché du travail qui constitue le principal de leurs préoccupations. Et ce constat peut expliquer en partie, que de plus en plus de jeunes choisissent d’étudier par alternance. Non seulement, cela peut contribuer à accroître la probabilité de venir à bout de ces études supérieures, mais cela participe grandement à se confronter à la réalité du quotidien en entreprise et donc à identifier ce « sens » que l’on souhaite insuffler à son parcours professionnel.